mardi 7 juillet 2009

Abdurrahaman : " J'ai pensé au suicide"


Tous les ans en France, 250 000 salariés sont victimes de harcèlement moral. Parfois certains d’entre eux se donnent la mort. Un ex-salarié du groupe PSA témoigne pour le BusinessBondyBlog.

Le verbe fort et la voix posée, Abdurrahaman ce trentenaire de la banlieue parisienne ne mâche pas ses mots contre son ex employeur « j’ai vécu un calvaire de plusieurs années. Peugeot m’a broyé psychologiquement et physiquement ». Pourtant lorsqu’il intègre le groupe automobile en 1999 tout se passe pour le mieux « heureux et épanoui, je m’investissais dans mon travail au quotidien, je n’hésitais pas à faire des heures supplémentaire, on me confiait des taches à haute valeur ajoutée. J’étais agent de maîtrise mais je bossais sur des projets confiés en théorie à des cadres. Ma hiérarchie était satisfaite de moi. »

Mais en 2005 la donne change et tout se gâte avec l’arrivée d’un nouveau manager « au début, je ne me suis pas de suite rendu compte que j’étais victime de harcèlement moral. Malgré des conflits réguliers avec mon nouveau manager, je ne donnais pas trop d’importance. Le point de départ de mon calvaire a commencé avec ma mise au placard durant un an. Du jour au lendemain, je suis passé d’une activité intense au néant complet, on m’a isolé, j’étais devenu un exclu du monde du travail » mise sur la touche, mais aussi brimades et humiliations en tous genres « ce nouveau manager ne me supportait pas, elle a eut des propos racistes et humiliants à mon encontre, elle m’harcelait en permanence, je n’en pouvais plus » sans que personne ne puisse arrêter cette descente en enfer « j’ai tenté en vain de prévenir ma hiérarchie, le délégué syndical, le médecin du travail, mais rien, personne ne pouvait où ne voulait agir, j’étais seul ».

Une destruction à petit feu qui a engendré des conséquences graves « quand vous êtes harcelés, vous mourrez à petit feu. J’ai pensé au suicide, c’est vrai. Mais je suis quelqu’un de battant et j'ai une force de caractère en moi. Mais ma famille n’a pas résisté à cette épreuve. Je comprends certains de mes collègues qui se sont suicidés. C’est dur de résister quand vous êtes détruits au quotidien ».

Aujourd’hui, Abdurraham n’est plus salarié de PSA, il a été licencié en 2008 « mon manager a gagné pour le moment. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot, je me bats aujourd’hui pour réparer ce préjudice et alerter les pouvoirs publics sur le double langage des entreprises sur le harcèlement moral » même si il est assez pessimiste sur le devenir de son affaire d’un point de vue judiciaire « normalement la charge de la preuve incombe à l’employeur et non au salarié. Mais dans les faits, les prud’hommes réclament un certain nombre d’éléments : témoignages, courriers…etc. Il est parfois difficile d’apporter des preuves, quel employé témoignera contre son employeur ? mais je me battrai jusqu'au bout pour sauver mon honneur »

Tenue correcte exigée pour les PME des quartiers…..


Crise oblige, les banques rechignent à prêter aux PME. Ces derniers sont donc contraints de trouver d’autres sources de financement. Parmi ces solutions alternatives, il y a les contribuables assujettis à l’impôt sur la fortune. Mais difficile de faire partie des heureux élus…

Investir du cash dans une PME pour payer moins d’impôt. C’est en résumé l’une des dispositions de la loi TEPA votée en août 2007, en clair ce dispositif incite les contribuables assujettis à l’ISF d’investir dans certaines entreprises pour bénéficier d’une « carotte fiscale ». Grâce à ce nouveau dispositif législatif, le marché de l’investissement des particuliers dans le capital des entreprises a explosé. Aujourd’hui il atteint 1 milliards d’euros.

Hélas, on constate sur le terrain que toutes les PME ne profitent pas tous de cette manne financière. La Cause ? Ce sont les intermédiaires financiers qui font la pluie et le beau temps.

En effet, afin de faciliter l’investissement des particuliers vers les PME, les acteurs financiers créent et commercialisent des Fonds d’investissement ISF. Ces derniers regroupent des PME qui sont sélectionnées au préalable « nous recevons quotidiennement des dizaines de dossier explique un banquier de la place de Paris notre sélection se base sur des règles économique : business plan, Chiffre d’affaire, évolution futur….mais aussi sur des règles subjectifs » qui fleurettent avec la discrimination « lorsque j’ai en face de moi, une PME spécialisée dans le secteur de l’énergie renouvelable et située sur les cotes bretonnes et une autre spécialisée dans l’informatique et située à Sevran, je privilégie la première. Le fonds que je commercialise doit être le plus sexy possible, pour attirer le plus d’investisseurs. Le marché est très concurrentiel » Mais très lucratif pour les intermédiaires financiers.

Un Fonds Investissement ISF, c’est le Jack Pot : 5 % de droits d’entrée, clients patrimoniaux fidélisés pendant au moins dix ans. On comprend pourquoi les banques et autres sociétés financières se livrent une guerre sans merci pour vendre ces Fonds à destination d’une clientèle à la recherche d’une déduction fiscale « tous les ans quelques semaines avant la commercialisation de nos fonds ISF avoue Alain, conseiller privé d’une grande parisienne, on reçoit un listing regroupant tous nos clients assujettis à l’ISF, afin de proposer un rendez vous, pour éviter qu’ils souscrivent ailleurs, car la concurrence est rude ». Devant, cette course aux parts de marché, on oublie l’objectif initial de ce dispositif : relancer et aider les PME, et on discrimine en imposant une sélection accrue. Et comme d’habitude, ce sont toujours les mêmes qui sont lésés : les PME des quartiers.

Certains membres de la Nouvelle PME, s’étaient plaints d’une forme de discrimination lors de l’attribution des marchés publics. Il s’avère que malheureusement cette discrimination existe aussi dans l’accès aux financements.