lundi 13 avril 2009

Le contrat en alternance, l'espoir des jeunes englués dans la crise


Plutôt que la fac qui débouche sur du vent dans bien des cas, les jeunes en situation précaire misent sur les BTS. Mais attention au mirage !

Les derniers chiffres du chômage sont catastrophiques : 80 000 demandeurs d'emplois de plus pour le seul mois de février. Et lorsqu'on examine les chiffres, on note que ce sont les moins de 25 ans qui sont les plus touchés. L'heure est grave.



En période de crise, les jeunes sont particulièrement touchés par la précarité, voire la pauvreté. Le phénomène n'est pas nouveau, mais on arrive à une situation jamais atteinte auparavant : 20 % des jeunes sont sous le seuil de précarité, le taux de chômage des jeunes est le plus élevé d'Europe, beaucoup de départs en retraite et moins de jeunes pour remplacer ces départs.

Les pistes envisagées pour endiguer ce fléau sont nombreuses, cela va de la transformation des stocks options en job actions - comme le préconise Martin Hirsch, Haut Commissaire, chargé de plancher sur des solutions pour combattre la précarité des jeunes - à la reprise d'anciennes recettes, comme les études en alternance. Le gouvernement va d'ailleurs mettre en place un programme de 1,5 milliard d'euros pour financer 100 000 formations professionnelles en alternance.

En écho à ce projet gouvernemental, s'est tenu les 27 et 28 mars à la Cité de la Villette, le salon de l'alternance pour les étudiants de Bac à Bac + 5. Toutes les grandes écoles ainsi qu'un certains nombres d'entreprises étaient présentes afin d'attirer les jeunes à la recherche d'un cursus scolaire en alternance. Ces derniers sont venues en masse, pour beaucoup d'entre eux, le lieu est l'endroit rêvé pour trouver une formation qui allie la théorie et la pratique, afin d'intégrer au mieux le marché du travail, comme Frédéric, jeune Bondynois de 23 ans, actuellement en troisième année de licence.

« Depuis mon bac, dit-il, je ne fais que de la théorie, mais cela n'est pas suffisant pour intégrer le marché de l'emploi, c'est pourquoi après ma licence, je souhaite faire une année de spécialisation en alternance. » Pascale, jeune Parisienne de 19 ans : « Je suis en première année de licence et je m'ennuie vraiment à l'université, c'est pourquoi à l'issue de cette année, je vais intégrer un BTS comptabilité en alternance ; j'aurai un pied dans le monde du travail et cela me permettra d'acquérir une expérience professionnelle adéquate. »

Les études en alternance ne permettent pas seulement d'acquérir expérience, elles offrent aussi une rémunération tout au long du cursus : « Actuellement, raconte un étudiant de Normandie, je suis en deuxième année de BTS informatique de gestion ; seulement, j'habite à Caen et mon école est à Paris. Le contrat en alternance me permettra de toucher un pécule tous les mois afin de pouvoir m'installer en région parisienne. Et un BTS en alternance m'aidera à disposer des armes suffisantes pour ne pas rester trop longtemps sur le carreau. »

De grands espoirs se lisent sur les visages des jeunes rencontrés dans ce salon, mais attention au retour de bâton : 40% des étudiants inscrits dans un cursus en alternance sont ensuite en échec scolaire, et 30% des contrats en alternance sont rompus dans les trois mois. Affaire à suivre, donc.

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