lundi 13 avril 2009

Salon de l’immobilier : les banques veulent y croire mais bloquent les crédits


Pour les banquiers, c'est le moment d'acheter. Ils l'ont dit et redit à Chaker, qui a fait un tour la semaine dernière au Salon national de l'Immobilier. Il a pourtant croisé nombre de clients qui ne parviennent pas à obtenir de crédit ou une baisse des taux. Reportage.

Dans un contexte de baisse de taux et des prix de l'immobilier, en particulier dans l'ancien, le Salon National de l'Immobilier s'est réuni à Porte de Versailles, du 19 au 22 mars 2009. Tous les acteurs du secteur étaient présents, banques, courtier, promoteurs. C'est l'endroit idéal, pour démontrer que, malgré la crise et le manque de liquidités supposé du marché, les financiers sont toujours présents pour accompagner les personnes souhaitant investir dans l'immobilier à titre privée où comme un placement financier.



«La crise financière a du bon, car les taux sont très bas, nous dit un interlocuteur de la BNP. C'est le moment d'acheter ! De plus, on note une baisse du marché de l'immobilier, c'est vraiment le bon moment, surtout pour les primo accédants. Malgré ce qui est véhiculé dans les médias, les gens sont toujours intéressés par l'accession à la propriété ».

L'heure est donc à l'optimisme chez les banquiers, surtout quand on sait qu'un emprunt immobilier fidélise un client et toute sa famille pour 30 ans maximum, et même si la marge des banques est de plus en plus faible compte tenu de la concurrence accrue que se livrent les financiers et la baisse des taux, à terme ils seront bénéficiaires car on pourra toujours leur placer d'autres produits type assurance, carte de paiement et services en tous genres qui eux sont lucratifs.

Les banques ne sont pas les seules à sourire, les promoteurs aussi. «A chaque fois que j'ouvre les journaux, je ne vois que morosité, drame social, crise, nous confie un vendeur d'un promoteur immobilier. Mais moi qui suis tous les jours sur le terrain, mon carnet de commande ne désemplit pas. Je fais des réservations tous les jours, je n'arrête pas». Alors la crise du marché immobilier, foutaise où réalité ?

Jean Jacques, retraité corse et propriétaire d'un terrain à vendre, a passé 4 jours au Salon National de l'Immobilier, non pas pour aller la rencontre des professionnels mais plutôt des particuliers. Il s'est installé à l'entrée, avec une grosse pancarte, afin de vendre son terrain. «Les banques et les promoteurs sont des escrocs, pour moi ce salon c'est le moyen de vendre mon terrain sans passer par ces rapaces, qui se sucrent, nous dit il avec son accent corse. Mon terrain, c'est une super bonne affaire, je le vends avec un rabais de 50 000 euros. Une fois vendu, je me casse en Corse ».

Mamadou, employé de bureau, est du même avis que notre Corse. «Je suis actuellement à la Caisse d'Epargne. Il y a un an, j'ai dit à mon conseiller que je souhaitais acheter, il m'a dit qu'il financerait à 100%. J'ai enfin trouvé la maison de mes rêves, mais quand je me suis présenté à ma banque, voilà qu'il me demande 20% d'apport plus une caution solidaire. Franchement, j'ai rien compris, j'ai donc fait appel à d'autres banques, j'ai déposé mon dossier de prêt dans plusieurs agence. A ce jour j'ai que des réponses négatives ou pas de réponse du tout. Le plus grave c'est que j'ai signé une promesse de vente, je risque d'y laisser des plumes. Dans le salon, j'ai vu des banques. Toutes me disent pas de problème, on va vous rappeler. Mais j'y crois pas trop ».

Henri, cadre, a lui aussi rencontré des difficultés avec sa banque. « Compte tenu de la baisse des taux, j'ai sauté sur l'occasion pour négocier mon prêt immobilier que j'avais contracté auparavant à 6%, mais j'ai eu un refus catégorique de ma banque, je ne comprends pas, j'ai fait le tour des autres banques, même réponse. Mon cas n'est pas grave, mais j'ai un ami qui se trouve avec un prêt relais qui se termine dans un mois. Sa maison n'est toujours pas vendue, il a demandé une négociation à l'amiable avec sa banque, à ce jour aucune réponse ». Décidemment les banques et les particuliers ne vivent pas sur la même planète

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