mardi 13 juillet 2010

Des salaires à zéro euro !!!


Certains sont prêts à tout pour exercer une activité professionnelle. Jusqu’à travailler gratuitement. Incroyable mais vrai !

Décrocher un contrat à durée "illimitée" : mission impossible en ces temps de crise ? Pas si sûr. Des sociétés spécialisées dans l’immobilier, la finance et la téléphonie ne cessent d’embaucher à tour de bras. Et, cerise sur le gâteau, le candidat n’a pas besoin d’être bardé de diplômes. Seule condition requise : avoir du bagout. Autre avantage non négligeable, l’heureux élu portera pendant ses heures de travail un costume trois pièces avec une belle cravate assortie. Que demander de plus ? Sauf qu’en creusant un peu, on découvre une situation pas très reluisante.

« Il vous accueille dans des locaux luxueux et modernes », affirme Hafid, commercial dans une société spécialisée dans la vente de placements financiers. « Dès la première réunion, le directeur commercial vous en met plein la vue », raconte le vendeur. Une rémunération à quatre chiffres, un plan de carrière, une carte prestigieuse… « Mais pas de tickets resto, pas de mutuelle, pas de congés payés, pas de convention collective », se plaint Hafid. Et, plus grave, un salaire basé exclusivement sur les ventes effectuées : « Si vous ne vendez pas, vous ne percevez aucune rémunération », indique Romuald, commercial dans la même société. Et les objectifs sont difficiles à atteindre : « On tape dans le dur. On prend le bottin et on appelle à l’arrache. Mais le plus efficace, c’est le porte à porte dans les quartiers populaires. On tombe sur des gens naïfs. Et quand vous portez le costume, ils sont impressionnés », disent en chœur les deux commerciaux. « On ne peut se limiter à ces petits contrats, car notre variable est basé sur le capital investi. On est obligé de taper chez les riches. Mais c’est un créneau difficile », expliquent-ils. Résultat : ils se contentent d’un salaire qui oscille entre zéro, en période de vaches maigres, et mille euros pour les bons mois.

Dans ces conditions, pourquoi continuent-ils à exercer ce type d’activité ?

« On n’a pas le choix », explique Gaëtan, commercial au sein d’une société de défiscalisation. « J’ai 31 ans, je n’ai aucun diplôme. J’en avais marre de faire des petits jobs. Je suis tombé par hasard sur cette boîte située dans le 8e arrondissement », une société spécialisée dans la commercialisation de packages Scellier, Borloo… « Elle recherchait à l’époque des commerciaux aguerris. Après une formation d’une semaine pour maîtriser les techniques de ventes de la défisc’, on m’a mis sur le terrain », se souvient Gaëtan. Et rapidement, il s’aperçoit de la difficulté du poste : « Je ne compte pas mes heures, je fais jusqu’à quinze heures par jour C’est le prix à payer pour percevoir un revenu. Car pas de vente, pas d’argent », constate le commercial. Une situation qu’il trouve normale aujourd’hui : « On est pris dans une sorte de compétition. Tous les matins, les meilleurs vendeurs sont applaudis. Sur fond de musique R’n’B, le manager nous motive à la manière des basketteurs américains. Franchement, lorsqu’on sort du débrief matinal, on est chauffés comme des bêtes », note Gaëtan.

Des salariés motivés pour percevoir zéro euro…un rêve pour le patronat !

Chaker Nouri

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